mercredi 29 décembre 2010
Hambourg sous la neige…
mardi 14 décembre 2010
Joyeux Noël !
Avec cette vidéo d'un "flash Mob" (mobilisation éclair) tournée dans un centre commercial américain et du "Hallelujah" du Messie de Händel, je vous souhaite un joyeux Noël, de joyeuses fêtes et une bonne année !
lundi 15 novembre 2010
Vers la planète Gliese 581g - belles perspectives de voyage
dimanche 14 novembre 2010
Exposition "Picasso" au Kunsthaus de Zurich
"1871 - Strasbourg brûle-t-il ?"
samedi 13 novembre 2010
Soleure / Solothurn
lundi 1 novembre 2010
"Bondy Blog" - le point de vue des banlieues
mercredi 27 octobre 2010
…encore Paris
lundi 25 octobre 2010
Paris, Expo "Jean-Michel Basquiat" au "MAM"
Paris, au théâtre : "Jules et Marcel"
J'ai été épaté par la qualité du jeu de Michel Galabru. On a tort de le considérer "seulement" comme acteur comique !
Marcel Pagnol : « Que Jules ne soit plus là, cela me fait de la peine. Non seulement parce que je l’aimais, mais parce que je n’arrêtais pas de me fâcher avec lui. Quand un sudiste se fâche avec un autre sudiste, c’est une preuve d’estime… »
Paris, Paris…
samedi 16 octobre 2010
Manif…
mercredi 13 octobre 2010
Le progrès ne s'arrête pas…
Je ne tiens plus régulièrement mon journal - car je travaille… trop – malgré ou à cause de mon semestre sabbatique. J'écris à notre manuel d'enseignement bilingue ; puis, ces jours-ci, je rédige les rapports de mémoires de fin d'études que j'ai lus en été.
dimanche 3 octobre 2010
La Course à l'abîme
Une petite grippe me clouant au lit ce week-end, m'a permis de terminer la biographie romancée et bien écrite du peintre Michelangelo Merisi dit Le Caravage (1571 - 1610). Il ne s'agit pas seulement d'un portrait du peintre baroque – qui a bouleverse la tradition picturale et influencé l’évolution de la peinture européenne en peignant des contrastes violents, (couleurs, la technique du clair-obscur), des scènes réalistes et souvent d'un érotisme troublant –, mais d'un roman d'amour où, à la fin, l'amant n'est pas tué par vengeance mais par amour ! Cette version de la fin tragique d'une relation amoureuse est plutôt rare en littérature (…et dans les livrets d'opéra). - À lire cette initiation bien documentée à la peinture de Caravage à sa vie d'une réputation sulfureuse…"Le jeune Saint Jean Baptiste au bélier", huile sur toile (129x 94 cm), 1599. Rome, Musées Capitolins, Pinacothèque.
"Ecce Homo", huile sur toile (128x103 cm), 1605. Gênes, Palazzo Rosso.
jeudi 30 septembre 2010
Planning semaine 40
Semaine 40 : 4 – 10 oct. 2010
(Couleur mauve = je suis à Karlsruhe ; jaune : Strasbourg, turquois = mission)
| Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche |
MA | Recherche : CLIL (livre) | Recherche : CLIL (livre) | JOURNÉE de congé | Recherche : CLIL (livre) | 9h30 : ERASMUS : coordination | Recherche : CLIL (livre) | Admini-stration / rapports / prép. cours Master |
AP | Admini-stration / rapports | MASTER : DRAC - coordination |
| MASTER : stage | 14h : ERASMUS 15h30 : Accueil des collègues 17h15 – 18h15 : PERMANENCE | Recherche : CLIL (livre) |
|
dimanche 26 septembre 2010
Planning semaine 39
Semaine 39 : 27 sept. – 2 oct. 2010
(Couleur mauve = je suis à Karlsruhe ; jaune : Strasbourg, turquois = mission)
| Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche |
MA | Recherche : CLIL (livre) | Recherche : CLIL (livre) | Coordi-nation des cours du Master trinat. | Recherche : CLIL (livre) | Recherche : CLIL (livre) |
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AP | Strasbourg : Soutenance Mémoire Master | Admini-stration | Lecture mémoires / administration | Rapports de mémoire / administration | Bâle : Réunion de coordi-nation |
| Administration / correction de copies d’examen |
lundi 20 septembre 2010
Travail administratif
• traduire en allemand les documents administratifs concernant le poste de coordination du Master trinational et organiser de l'envoi à tous les établissement pour signature ;
• écrire d'un rapport pour une bourse de thèse ;
• veiller à ce que les contrats de vacation pour l'hiver 2010 soient complets, signés, etc. ;
• organiser l'établissement du budget d'un projet interuniversitaire ;
• préparer la réunion du département de demain ;
• organiser les RDV de la semaine ;
• organiser la "Festschrift" d'une collègue (suite) ;
• organiser un séminaire groupe pour le Master.
… je suis loin d'avoir épuise ma liste des tâches administratives ; je n'ai pas lu une seule ligne de la thèse. Je n'ai donc rempli qu'en partie ce que j'avais prévu dans mon planning. N'ont pas été faits :
- régler la soutenance d'une (autre) thèse ;
- préparer la réunion de projet de VE après-midi ;
- téléphoner à deux collègues pour coordonner le travail de recherche ;
- répondre à qq. courriels, dont celui du doyen ;
Néanmoins, à 17h, je suis parti au sport.
Au retour, je n'avais plus l'énergie pour me remettre au travail. C'était la télé…
Ce fut une journée bien remplie.
dimanche 19 septembre 2010
Planning semaine 38
Semaine 38 : 20 – 26 Sept. 2010
| Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche |
MA | Recherche : CLIL (livre) | Recherche : Biographie intercul-turelle | Recherche : CLIL (livre) | Recherche : CLIL (livre) | Strasbourg : Groupe doctorant | Strasbourg : 8h30h : Séminaire d’accueil Master trinat |
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AP | Lecture Thèse / administration | Karlsruhe : 14h : Réunion départ. 17h : Permanence 18h-20h30 : Groupe de recherche Biogr. intercult. | Lecture Thèse / administration | Lecture Thèse / administration | 14h : Groupe de recherche STEVIF 16h : Séminaire d’accueil Master trinat |
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samedi 18 septembre 2010
La semaine passée
• Écriture d'un article sur les principales notions de l'enseignement bilingue.
• Trois soutenances de mémoires de master (jeudi).
• Réunion de coordination du Master trinational (jeudi).
• Peu de travail administratif (surtout des méls) ; il m'attend aujourd'hui…
• Pas de sport…
• Quelques lectures (le soir).
J'aurais aimé rencontrer P., mais son proviseur l'a "harcelé" ; il n'a pas pu venir à S.
Somme toute, une semaine chargé de travail, mais agréable dans l'ensemble.
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Quelques réminiscences des vacances, Pompéi (1er siècle ap. J.-C.) et son bordel : panneau d’aujourd’hui (avertir pour ne pas choquer le visiteur) et l'un des mosaïques de l'époque.
samedi 11 septembre 2010
Retour de vacances
Est-ce que je referai une croisière ? Je ne suis pas trop convaincu, car je n'ai pas trop apprécié de vivre 8 jours dans un milieu très confiné comme le bateau ; puis le ratio "coût (très cher) - prestations" n'était pas convenable, trop 'club Méd' sans les services de première classe lorsqu'on paye un certain prix.
mardi 24 août 2010
"Il y a aujourd’hui sur notre drapeau une tache de honte."
"Nationalité, immigration, délinquance : le voyou de la République", c'est sous ce titre que Jean-François Kahn décrit au vitriol (dans Marianne du 11 août 2010) l'action du Président de la République.
"La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales." [Je souligne.]
lundi 23 août 2010
Devoirs de vancances
mardi 17 août 2010
Rangement
Je déteste ce travail de rangement parce que :
- je remue beaucoup de poussière tant au sens réel que figuré ;
- je dois me séparer de documents et autres paperasses qui, certes, ne me servent plus, la plupart du temps, mais j'ai du mal à me séparer de ce que j'ai amassé…,
- le reste doit être classé intelligemment de façon à ce que me serve (et constitue pas le début d'un nouvel entassement de documents…
- j'ai l'impression que je passe mon temps à faire des choses "inutiles". (Du coup, je n'ai plus tenu mon journal.)
J'ai commencé à ranger des livres, puis mes dossiers restants. Dans les jours suivants, je vais m'attaquer aux papiers administratifs… Dans une semaine, tout devrait être en ordre. Enfin, je pourrai passer à autre chose.
Cela dit, je suis bien content lorsque je vois comment mon bureau est de plus en plus rangé et accessible !
dimanche 8 août 2010
samedi 7 août 2010
"Le bonheur est dans le pré…" (2)
La visité du centre d'information d'AREVA, agrémenté par ou tour en bus dans les alentours de l'usine a pour objet de transmettre un message simple et rassurant : "Tout le processus de traitement du combustible est maîtrisé." (Avec 5000 employés, AREVA est le premier employeur dans la région.)
La France, comme d'autres pays, ont fait le choix de la filière nucléaire pour subvenir aux besoins énergétiques (et militaires) du pays. C'est un choix sociétal qu'on peut partager ou non.
Ce qui est inquiétant c'est que le service de relations publiques de l'usine ne produit que de l'idéologie : "Circulez, il n'y a rien à voir…", avec une brochure en quadrichromie à l'appui, appelée "Rapport environnemental, social et sociétal 2008". Le service de relations publiques prend le citoyen qui veut s'informer pour un imbécile :
• Les chiffres et tableaux y sont certainement tous justes, mais restent incompréhensibles pour un non-inité. Ils ont donc pour le non-spécialiste pour seul objectif de rassurer par leur aspect "objectif". La science a ici comme fonction de rendre l'information plus opaque et non pas plus claire.
• Le non-dit en dit trop : la dangerosité de certains isotopes qui perdure pendant des centaines de milliers d'années, malgré leur vitrification ; 94% des déchets peuvent être retraités, certes, mais seulement le plutonium (4% des déchets) est réutilisé comme combustible MOX. Le reste est stocké sur place.
• Pourquoi ne peut-on pas nous prendre comme des individus adultes et responsables et nous parler de la gestion du risque et de la problématique du risque résiduel propre à toute industrie très complexe ?
"[…] que le risque nul n'est pas tenable ni sur le plan de l'allocation sociale des ressources ni sur celui de l'équité. La protection contre le risque radiologique ne peut pas se faire à n'importe quel prix dès lors que chaque individu est soumis à un ensemble de risques résiduels et que les ressources que peut consacrer la collectivité à la protection de ses membres ne sont pas illimitées. De même, la protection d'un groupe de population ne peut pas se faire au détriment d'un autre groupe dès lors qu'il existe de fortes interactions en matière de transferts de risques entre ces groupes." (J. Lochard 1994 : "Risque radiologique et faibles doses : entre faux débat et expérience", in : Radie-protection 1994, Vol. 29, nó 3, p. 382)
Voilà la fin de vacances en Normandie avec ses magnifiques hortensias bleus un peu partout…
vendredi 6 août 2010
"Le bonheur est dans le pré…"
jeudi 5 août 2010
À Guernesey
On visite églises et musées… J'entre donc dans cette église où se trouvent, en fait, les archives de l'île…
Un panneau en vieux français / en franco-normand. Il est interdit de stationner sous peine d'une amande de 50 £. : "Emplacement / stationnement interdits."
"Hauteville House", demeure Victor Hugo, où il a passé 15 ans de son exil. L'intérieur a un décor très chargé, d'un goût discutable ; des moquettes / tapis partout, même aux plafonds…
mercredi 4 août 2010
Finies les guerres… vive la détente !
mardi 3 août 2010
Victor Hugo et la guerre de 1870/71
Victor Hugo, extrait de Actes et Paroles, vol. 3: "Paris, 17 septembre 1870."
AUX FRANCAIS
Nous avons fraternellement averti l'Allemagne.
L'Allemagne a continue sa marche sur Paris.
Elle est aux portes.
L'empire a attaque l'Allemagne comme il avait attaque la république, a l'improviste, en traitre; et aujourd'hui l'Allemagne, de cette guerre que l'empire lui a faite, se venge sur la république.
Soit. L'histoire jugera.
Ce que l'Allemagne fera maintenant la regarde; mais nous France, nous avons des devoirs envers les nations et envers le genre humain. Remplissons-les.
Le premier des devoirs est l'exemple.
Le moment ou nous sommes est une grande heure pour les peuples.
Chacun va donner sa mesure.
La France a ce privilège, qu'a eu jadis Rome, qu'a eu jadis la Grece, que son peril va marquer l’étiage de la civilisation.
Ou en est le monde? Nous allons le voir.
S'il arrivait, ce qui est impossible, que la France succombât, la quantité de submersion qu'elle subirait indiquerait la baisse de niveau du genre humain.
Mais la France ne succombera pas.
Par une raison bien simple, et nous venons de le dire. C'est qu'elle fera son devoir.
La France doit a tous les peuples et a tous les hommes de sauver Paris, non pour Paris, mais pour le monde.
Ce devoir, la France l'accomplira.
Que toutes les communes se lèvent! que toutes les campagnes prennent feu! que toutes les forets s'emplissent de voix tonnantes! Tocsin! tocsin! Que de chaque maison il sorte un soldat; que le faubourg devienne régiment; que la ville se fasse armée. Les prussiens sont huit cent mille, vous êtes quarante millions d'hommes. Dressez-vous, et soufflez sur eux! Lille, Nantes, Tours, Bourges, Orléans, Dijon, Toulouse, Bayonne, ceignez vos reins. En marche! Lyon, prends ton fusil, Bordeaux, prends ta carabine, Rouen, tire ton épée, et toi Marseille, chante ta chanson et viens terrible. Cites, cites, cites, faites des forets de piques, épaississez vos baïonnettes, attelez vos canons, et toi village, prends ta fourche. On n'a pas de poudre, on n'a pas de munitions, on n'a pas d'artillerie? Erreur! on en a. D'ailleurs les paysans suisses n'avaient que des cognées, les paysans polonais n'avaient que des faux, les paysans bretons n'avaient que des bâtons. Et tout s’évanouissait devant eux! Tout est secourable a qui fait bien. Nous sommes chez nous. La saison sera pour nous, la bise sera pour nous, la pluie sera pour nous. Guerre ou Honte! Qui veut peut. Un mauvais fusil est excellent quand le cœur est bon; un vieux tronçon de sabre est invincible quand le bras est vaillant. C'est aux paysans d'Espagne que s'est brise Napoléon. Tout de suite, en hâte, sans perdre un jour, sans perdre une heure, que chacun, riche, pauvre, ouvrier, bourgeois, laboureur, prenne chez lui ou ramasse a terre tout ce qui ressemble a une arme ou a un projectile. Roulez des rochers, entassez des paves, changez les socs en haches, changez les sillons en fosses, combattez avec tout ce qui vous tombe sous la main, prenez les pierres de notre terre sacrée, lapidez les envahisseurs avec les ossements de notre mère la France. O citoyens, dans les cailloux du chemin, ce que vous leur jetez a la face, c'est la patrie.
Que tout homme soit Camille Desmoulins, que toute femme soit Theroigne, que tout adolescent soit Barra! Faites comme Bonbonnel, le chasseur de panthères, qui, avec quinze hommes, a tue vingt prussiens et fait trente prisonniers. Que les rues des villes dévorent l'ennemi, que la fenêtre s'ouvre furieuse, que le logis jette ses meubles, que le toit jette ses tuiles, que les vieilles mères indignées attestent leurs cheveux blancs. Que les tombeaux crient, que derrière toute muraille on sente le peuple et Dieu, qu'une flamme sorte partout de terre, que toute broussaille soit le buisson ardent! Harcelez ici, foudroyez la, interceptez les convois, coupez les prolonges, brisez les ponts, rompez les routes, effondrez le sol, et que la France sous la Prusse devienne abime.
Ah! peuple! te voila accule dans l'antre. Déploie ta stature inattendue. Montre au monde le formidable prodige de ton réveil. Que le lion de 92 se dresse et se hérisse, et qu'on voie l'immense volée noire des vautours a deux têtes s'enfuir a la secousse de cette crinière!
Faisons la guerre de jour et de nuit, la guerre des montagnes, la guerre des plaines, la guerre des bois. Levez-vous! levez-vous! Pas de trêve, pas de repos, pas de sommeil. Le despotisme attaque la liberté, l'Allemagne attente a la France. Qu'a la sombre chaleur de notre sol cette colossale armée fonde comme la neige. Que pas un point du territoire ne se dérobe au devoir. Organisons l'effrayante bataille de la patrie. O francs-tireurs, allez, traversez les halliers, passez les torrents, profitez de l'ombre et du crépuscule, serpentez dans les ravins, glissez-vous, rampez, ajustez, tirez, exterminez l'invasion. Défendez la France avec héroïsme, avec désespoir, avec tendresse. Soyez terribles, o patriotes! Arrêtez-vous seulement, quand vous passerez devant une chaumière, pour baiser au front un petit enfant endormi.
Car l'enfant c'est l'avenir. Car l'avenir c'est la république.
Faisons cela, français.
Quant a l'Europe, que nous importe l'Europe! Qu'elle regarde, si elle a des yeux. On vient a nous si l'on veut. Nous ne quêtons pas d'auxiliaires. Si l'Europe a peur, qu'elle ait peur. Nous rendons service a l'Europe, voila tout. Qu'elle reste chez elle, si bon lui semble. Pour le redoutable dénouement que la France accepte si l'Allemagne l'y contraint, la France suffit a la France, et Paris suffit a Paris. Paris a toujours donne plus qu'il n'a reçu. S'il engage les nations a l'aider, c'est dans leur intérêt plus encore que dans le sien. Qu'elles fassent comme elles voudront, Paris ne prie personne. Un si grand suppliant, que lui étonnerait l'histoire. Sois grande ou sois petite, Europe, c'est ton affaire. Incendiez Paris, allemands, comme vous avez incendie Strasbourg. Vous allumerez les colères plus encore que les maisons.
Paris a des forteresses, des remparts, des fosses, des canons, des casemates, des barricades, des égouts qui sont des sapes; il a de la poudre, du pétrole et de la nitro-glycérine; il a trois cent mille citoyens armes; l'honneur, la justice, le droit, la civilisation indignée, fermentent en lui; la fournaise vermeille de la république s'enfle dans son cratère; déjà sur ses pentes se répandent et s'allongent des coulées de lave, et il est plein, ce puissant Paris, de toutes les explosions de l’âme humaine. Tranquille et formidable, il attend l'invasion, et il sent monter son bouillonnement. Un volcan n'a pas besoin d'être secouru.
Français, vous combattrez. Vous vous dévouerez a la cause universelle, parce qu'il faut que la France soit grande afin que la terre soit affranchie; parce qu'il ne faut pas que tant de sang ait coule et que tant d'ossements aient blanchi sans qu'il en sorte la liberté; parce que toutes les ombres illustres, Leonidas, Brutus, Arminius, Dante, Rienzi, Washington, Danton, Riego, Manin, sont la souriantes et fières autour de vous; parce qu'il est temps de montrer a l'univers que la vertu existe, que le devoir existe et que la patrie existe; et vous ne faiblirez pas, et vous irez jusqu'au bout, et le monde saura par vous que, si la diplomatie est lâche, le citoyen est brave; que, s'il y a des rois, il y a aussi des peuples; que, si le continent monarchique s’éclipse, la république rayonne, et que, si, pour l'instant, il n'y a plus d'Europe, il y a toujours une France.
Paris, 17 septembre 1870.
Discours de Victor Hugo devant l'Assemblée nationale le 1er mars 1871, réunie à Bordeaux :
M. Victor Hugo. — […] Oh ! une heure sonnera — nous la sentons venir — cette revanche prodigieuse. Nous entendons dès à présent notre triomphant avenir marcher à grands pas dans l'histoire. Oui, dès demain, cela va commencer ; dès demain, la France n'aura plus qu'une pensée : se recueillir, se reposer dans la rêverie redoutable du désespoir, reprendre des forces ; élever ses enfants, nourrir de saintes colères ces petits qui deviendront grands ; forger des canons et former des citoyens, créer une armée qui soit un peuple ; appeler la science au secours de la guerre ; étudier le procédé prussien comme Rome a étudié le procédé punique ; se fortifier, s'affermir, se régénérer, redevenir la grande France, la France de 92, la France de l'idée et la France de l'épée. (Très-bien ! Très-bien !)Puis tout à coup, un jour, elle se dressera ! Oh ! elle sera formidable ; on la verra, d'un bond, ressaisir la Lorraine, ressaisir l'Alsace !Est-ce tout ? non ! non ! saisir — écoutez-moi, — saisir Trèves, Mayence, Cologne, Coblentz…Sur divers bancs. — Non ! non ! [Diverses interruptions.]M. Victor Hugo. — […] Et on entendra la France crier : C'est mon tour ! Allemagne, me voilà ! Suis-je ton ennemie ? Non ! je suis ta sœur. (Très-bien ! Très-bien !) Je t'ai tout repris, et je te rends tout, à une condition : c'est que nous ne ferons plus qu'un seul peuple, qu'une seule famille, qu'une seule république. (Mouvements divers.) Je vais démolir mes forteresses, tu vas démolir les tiennes. Ma vengeance, c'est la fraternité ! (À gauche : Bravo ! bravo !) Plus de frontières ! Le Rhin à tous. Soyons la même République, soyons les États-Unis d'Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! Et maintenant serrons-nous la main, car nous nous sommes rendu service l'une à l'autre : tu m'as délivrée de mon empereur, et je te délivre du tien. (Bravo ! bravo ! Applaudissements.)(Source : Pierre Campion : Victor Hugo. Discours de paix, discours de guerre. Conférence prononcée au lycée Chateaubriand de Rennes, le mardi 8 octobre 2002. Mise en ligne le 21 novembre 2002 : http://pierre.campion2.free.fr/campion_hugo.htm)
Il ne se prend pas pour n'importe qui… (photographié par son fils en 1853)